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4 Bruits des avions

Activités aéroportuaires
Aménagement du territoire et développement durable

Colloque du 7/2/2001

Colloque présidé par Nicole BRICQ,
Député de Seine-et-Marne

Yvon COLLIN
Sénateur du Tarn-et-Garonne

Sous le haut patronage de

Raymond FORNI
Président de l'Assemblée Nationale

Dominique VOYNET
Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement

Jean-Claude GAYSSOT
Ministre de l'Equipement des Transports et du Logement




SOMMAIRE


Table ronde 1 - Les enjeux économiques et territoriaux

Le développement aéroportuaire participe à celui de la vie économique, mais aujourd'hui l'enjeu territorial est au moins aussi important dans une France décentralisée disposant de pôles attractifs.
Comment participer au rééquilibrage de cet espace ?

Présidée par

Dominique BUSSEREAU, Député de Charente-Maritime, président d'Avenir Transports

Participants :

Yves COUSQUER, Président d'ADP
Pierre GRAFF, Directeur général de la DGAC
Jean-Louis GUIGOU, Délégué général de la DATAR
Cédric PASTOUR, Président de la FNAM
Richard VAN BRUYGOM, Directeur des opérations pour CDG de FedEx
Jacques SABOURIN, Secrétaire Général d'UCCEGA, les aéroports français
Bernard SOULAGE, Conseiller régional de Rhône-Alpes, Président de la Commission Transport


Table ronde 2 - L'impact environnemental

La présence d'une infrastructure aéroportuaire est souvent vécue, à la fois comme un atout pour l'activité économique mais, aussi comme une nuisance majeure pour les populations riveraines. La France a pris conscience de l'enjeu environnemental mais tout développement d'une infrastructure existante ou toute perspective d'un nouvel équipement suscitent craintes et réactions locales.
Comment concilier développement et environnement ?

présidée par Jean-François LE GRAND, Sénateur de la Manche, président du CSAM


Intervenants :

  • Bernard CHAFFANGE, Directeur des Aéroports de Lyon
  • Michel DOUMAX, Maire de Saintry-sur-Seine
  • Guy LEGER, Président du MNLE (Mouvement National de Lutte pour l'Environnement)
  • Roger LERON, Président de l'ACNUSA
  • Philippe de SAINT-AULAIRE, Directeur de l'Environnement d'AIRBUS
  • Michel VALLET, Directeur de recherche AEDIFICE Lyon
  • Albert VECTEN, Sénateur de la Marne, président de la SEM de Vatry
  • Yves EGAL, Administrateur FNAUT Industrie
  • Michel VALLET

"Je souhaiterais rappeler, sur fond d'accroissement du trafic aérien indiscutable, que les niveaux de bruit, considérés globalement, n'augmentent pas. Ils ont été mesurés depuis 3 ans autour d'aéroports de Paris et globalement n'augmentent pas. Je souhaiterais développer deux idées sur ce fond.
La première concerne la gêne des riverains et la seconde, le sommeil et la santé.

La gêne augmente. Sans doute parce que la sensibilité de la population augmente puisque le bruit n'augmente pas. Cette gêne augmente avec le nombre de vols, notamment de nuit. C'est ce que nous a permis de constater une enquête réalisée en 1998 autour d'Orly et de Roissy que nous exploitons depuis un certain nombre de mois. Elle a été réalisée auprès de 1500 personnes résidant dans plus d'une trentaine de communes autour des deux aéroports. Elle montre que la perception par la population de la gestion des nuisances sonores pèche. A cela s'ajoute la crainte des accidents et de la perte de valeur du patrimoine foncier lorsque l'on est propriétaire de son logement. Il faut aussi signaler une certaine lenteur dans l'instruction des dossiers permettant le financement de l'insonorisation des logements. Il y a enfin une forte inquiétude quant à l'avenir et à cette croissance ultra rapide et inhabituelle des dix dernières années. Les riverains l'expriment très bien eux-mêmes mais je le fais à nouveau : où va s'arrêter cette croissance du trafic ? Les personnes qui vivent près des aéroports pointent une difficulté à embrayer sur des actions immédiates malgré des progrès tout à fait récents. Il y a des plans d'exposition au bruit et de gêne sonore. C'est parfait dans le principe mais dans l'exécution nous pouvons nous poser la question. Il faut donc des actions immédiates, tangibles et perceptibles par les riverains.

Le second point concerne le sommeil et la santé. Dès 1976 je suis venu observer ce qui se passait pour le sommeil des riverains autour de Roissy avec une équipe de mon établissement, l'INRETS (Institut national de recherche sur le transport et la sécurité). A cette époque nous avons aperçu une diminution très rapide des réveils et des changements de stade du sommeil la nuit avec la durée d'exposition. Cependant il n'y a pas une extinction de ces troubles du sommeil puisqu'ils demeurent à un certain niveau, entre 10 et 20% du nombre de vol par nuit. Cela contribue donc à altérer l'humeur. Récemment, dans une enquête épidémiologique pilote, nous avons aussi aperçu des problèmes de santé autour des aéroports. L'autre jour j'ai vu, à la télévision, un épidémiologiste expliquer très clairement ces problèmes. Cela commence par la gêne. Viennent ensuite l'irritation, le stress puis des troubles anxio-dépressifs un peu plus prononcés. Avec mon collègue le docteur COHEN, d'OPEN ROME, avec qui nous avons mené cette enquête, nous avons constaté la même chose. De temps en temps cela peut aboutir à des effets plus graves comme des dépressions. Le schéma progressif n'est pas systématique. On peut être très bien adapté pendant 5 ans, 10 ans, 20 ans et avoir tout à coup un break-down, aller directement au trouble. Cependant nous n'avons pas constaté d'augmentation de la pression artérielle des riverains les plus proches de l'aéroport par rapport à ceux qui habitent plus loin. Alors que cet indicateur de santé est sensible par exemple, au temps de transport.

Peut-être vais-je mettre un peu les pieds dans le plat mais personne n'a encore évoqué la question du couvre-feu pour les aéroports la nuit. A mon avis un couvre-feu de 6 heures 30 est un peu court et risque d'avoir des effets pervers. Avec un groupement de vol avant l'installation du couvre-feu et un redémarrage brutal au matin cela n'est pas très favorable. De plus nous savons que 6 heures 30 de sommeil ne sont ni suffisantes pour les enfants ni pour la moyenne des gens. D'ailleurs dans l'enquête que j'évoquais au début nous n'avions pas vu de différence notable entre la gêne des riverains d'Orly, où il y a le couvre-feu, et la gêne des riverains de Roissy où il n'y en a pas.

Je suggère d'être plus efficaces sur la gestion quotidienne du bruit. Nous constatons déjà des progrès très récents de l'éjection des chapitres de la nuit dans les principaux aéroports français, y compris à Lyon Saint-Exupéry. Il y a une réglementation assez ferme des atterrissages à vue la nuit. Reste peut-être à envisager un niveau maximum sonore de chaque événement la nuit. Cela mettra dans le collimateur les avions Husky T qui sont au chapitre 3 de façon un peu juste. Cela pourrait être un très gros progrès. Enlever les événements les plus bruyants, notamment la nuit, est un progrès très sensible dans le domaine si ce n'est de la qualité sonore au moins de l'ambiance sonore."






 


Date de création : 30/09/2011 - 16:17
Dernière modification : 16/11/2016 - 22:38
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